Dépoussiérez l’image que vous avez des musées !

Cent cinquante ans après son ouverture, l’Art Gallery of New South Wales a fait l’objet d’un réaménagement et d’un agrandissement majeurs. L’ajout le plus notable à l’institution, qui s’est historiquement concentrée sur les œuvres d’art européennes, est le Sydney Modern Project, qui a presque doublé la superficie du musée. Conçu par le cabinet d’architecture japonais SANAA, le bâtiment autonome comprend la galerie Yiribana, un espace consacré à l’art aborigène et à l’art des insulaires du détroit de Torres.

Lorsque le musée d’art islamique conçu par I. M. Pei a ouvert ses portes en 2008, quelques mois avant le 92e anniversaire de Pei, il a été le premier projet d’envergure au Qatar à faire vibrer les cœurs des amateurs d’architecture. Aujourd’hui, après un vaste projet d’amélioration, ses espaces intérieurs spectaculaires sont plus beaux que jamais. Couvrant 1 400 ans d’histoire, les galeries du musée ont été réimaginées et réinstallées, introduisant de nouveaux parcours de visite et des ressources adaptées aux enfants, ainsi que plus de 1 000 objets nouvellement conservés ou acquis, exposés pour la première fois. Une nouvelle galerie explore également l’histoire de la création du bâtiment, qui retrace les voyages de Pei à travers le monde islamique avant qu’il ne s’inspire de la fontaine de la mosquée Ibn Tulun du Caire pour créer le musée.

Construire un musée à partir de zéro est une entreprise herculéenne, mais rénover un musée existant n’est pas non plus une mince affaire. L’été dernier, le DesignMuseum Denmark a rouvert ses portes après une rénovation de deux ans, la plus complète depuis qu’il a présenté au public ses espaces conçus par Ivar Bentsen et Kaare Klint en 1926. Cette réorganisation, dirigée par l’entreprise locale OEO Studio, imprègne le bâtiment historique d’idées contemporaines tout en laissant une place à l’héritage de Klint et Bentsen, depuis les lampes anciennes qui bordent les salles jusqu’aux minuscules détails de design que l’on retrouve dans tous les coins, même dans les vestiaires. Cette juxtaposition de l’artisanat traditionnel et des préoccupations modernes est également évidente dans les expositions du musée : Ses collections historiques (tsubas, tabatières et de nombreuses chaises) côtoient des expositions qui traitent de défis mondiaux contemporains tels que le changement climatique. Enfin, aucune visite n’est complète sans une promenade dans la cour-jardin du musée, avec ses tilleuls et ses sculptures, et sans une visite à la boutique, qui regorge de livres et de céramiques que vous souhaiteriez voir chez vous.

Le Museum of Broadway, situé juste à côté de Times Square, présente des costumes originaux du Roi Lion et de RENT, ainsi que de petites vignettes où les visiteurs peuvent prendre des selfies dans la loge recouverte de plumes roses des Ziegeld Follies et poser sur des chaises de cabaret comme s’ils s’apprêtaient à donner le meilleur d’eux-mêmes à « Mein Herr », mais la véritable attraction est l’expérience en coulisses. Elle vous permet de déambuler depuis l’entrée des artistes (une feuille d’appel de la reprise 2018 de My Fair Lady est la première chose que vous voyez), en passant devant des accessoires et des sacs de sable, jusqu’à ce que vous atterrissiez au centre de la scène.

Lorsque la Galerie nationale de Norvège, qui était installée dans le même bâtiment à Oslo depuis 1882, a fermé ses portes au début de l’année 2019, le public s’est vu interdire l’accès à l’une des peintures les plus connues au monde, réalisée par l’artiste norvégien le plus célèbre. Heureusement, à partir de juin 2022, les fans d’Edvard Munch pourront à nouveau voir ce que l’on pense être la première version du Cri réalisée par l’artiste, désormais installée dans un nouvel espace élégant. Le musée national de Norvège rassemble sous un même toit les collections de l’ancienne galerie nationale, du musée d’art contemporain et du musée norvégien des arts décoratifs et du design. Et c’est un toit énorme : avec ses 140 000 mètres carrés d’espace d’exposition, c’est sans conteste le plus grand musée des pays nordiques. La collection du musée met l’accent sur l’art norvégien à travers les âges – bien sûr Munch, mais aussi des œuvres traditionnelles et modernes d’artistes indigènes samis. Mais il y a beaucoup de place pour les grands noms internationaux comme Louise Bourgeois et Nan Goldin, en particulier dans la vaste salle des lumières, un espace de 25 000 mètres carrés destiné aux expositions temporaires et éclairé par 9 000 lampes LED à faible consommation d’énergie.

Au cours des dernières décennies, le béton et l’acier ont remplacé une grande partie de ce qui restait de la verdure autour de la capitale thaïlandaise, qui connaît une croissance rapide. Mais avec l’ouverture du nouveau parc forestier de Benjakitti, la situation est enfin en train de changer. Occupant les terrains d’une ancienne usine de tabac dans le district de Khlong Toei, au centre de Bangkok, le parc se déploie comme une forêt d’arbres tropicaux, de lacs parsemés de lotus et de zones humides peuplées d’aigrettes, s’étendant sur plus de 100 acres, tous reliés par des passerelles surélevées et des sentiers serpentant au niveau du sol. Avec d’autres parcs en préparation dans le cadre de l’initiative « Green Bangkok 2030 », la nature reprend enfin ses droits dans cette ville notoirement peu verte.