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Même si les réformes tant attendues des frontières européennes n’entreront pas en vigueur avant quelques mois, les autorités ont déjà prévu une « augmentation massive » des temps d’attente aux points d’entrée à partir de 2023.

La frontière extérieure de l’espace Schengen obligera désormais les personnes arrivant sans visa à demander un nouveau permis de voyage et à fournir leurs empreintes digitales.

Schengen est une zone européenne sans passeport qui comprend actuellement 26 pays différents, qu’ils soient membres de l’Union européenne (UE) ou de l’Espace économique européen (EEE). Voyager dans l’espace Schengen est aussi facile que de se rendre d’un État américain à l’autre : il n’y a pas de contrôle d’identité et les personnes peuvent se déplacer d’un pays à l’autre comme s’il s’agissait d’un voyage intérieur.

C’est à la fois l’un des plus grands triomphes de l’Europe et l’un de ses plus grands défauts, du moins lorsqu’il s’agit de crises transnationales.

Après une année 2015 dramatique, l’Europe se prépare depuis des années à créer un nouveau système d’entrée-sortie (EES) qui soumettra tous les étrangers cherchant à entrer sur le territoire à un enregistrement à leur arrivée. L’objectif est de défendre Schengen et de renforcer les contrôles sur les ressortissants de pays tiers. Cela nécessitera la soumission de vos empreintes digitales et d’autres informations privées.

Employés de l’aéroport vérifiant les passeports et les données biométriques

Le EES contribuera à la sanction rapide des « overstayers » et à l’identification et au traitement des migrants non contrôlés en Europe. Les ressortissants de pays non membres de l’UE, de l’EEE ou de la Suisse ne sont autorisés à séjourner dans l’espace sans frontières que pendant 90 jours au maximum sur 180 jours, conformément aux règles de Schengen. Un citoyen non-européen qui dépasse son visa de plus de 90 jours enfreint la loi.

Cela signifie que toute personne qui enfreint la loi sera appréhendée dès son entrée ou sa sortie de l’espace Schengen, car Frontex, l’organisme chargé de sécuriser les frontières de l’Europe, conservera ses données biométriques dans ce but précis. Le système d’entrée-sortie présente l’inconvénient d’augmenter les délais aux frontières, du moins pendant la première période d’enregistrement.

La République tchèque, l’un des premiers pays à avoir testé le système, a déclaré que le temps de traitement moyen n’était que de 89 secondes, mais d’autres résultats plus récents émanant d’autres membres de l’UE sont bien plus inquiétants. Une « compilation de commentaires » actualisée sur la mise en œuvre du EES a exprimé l’unanimité des différentes nations sur le fait que des délais plus longs sont inévitables.

L’Allemagne, par exemple, a admis que les « temps de contrôle » pour les passagers allaient « augmenter de manière significative » tout au long du déploiement du EES. L’Autriche, sa voisine, l’a confirmé en déclarant : « Nous nous attendons à ce que les temps de traitement doublent par rapport à la situation actuelle ». La Croatie, candidate à l’espace Schengen, a partagé la négativité des Balkans.

En préparation du EES, elle a testé « à de multiples occasions » la technologie fixe et mobile aux points de passage et a déterminé que « le temps d’attente pour les contrôles frontaliers sera certainement beaucoup plus long. » Le rapport de 45 pages présente également des commentaires du Portugal, de la France, de l’Italie et d’autres destinations touristiques populaires en Europe.

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